Traité sur la menace orque.
Moi, Lucius Blitzen, a été fait prisonnier par des humanoïdes primitifs plus connus sous le nom de « peaux vertes », « orques » ou « gobelins » durant le raid de notre caravane. Nous devions nous rendre à la Cité naine de Karak aux Huit Pics située au sud des Principautés Frontalières, loin de toute civilisation. Nous quittions alors Barak Varr, dernier bastion nain donnant sur le Golfe Noir et étions en charge d’amener notre cargaison, quelques objets magiques, à l’imposante forteresse.
Malgré tous les périls rencontrés le long de notre périple, c’est une horde de brutes vertes, sauvages, en rangs désordonnés et brandissant des armes grossières qui nous a balayé, tel un raz de marée, massacrant toute résistance. Comment ais-je pu échapper à cette boucherie, je l’ignore. Mais une chose est sûre : Sigmar, dans toute sa grandeur, avait des projets pour son humble serviteur…..
Ces quelques notes sont le fruit de mes observations et de mes expériences durant ma vie d’esclave au sein du clan des KASS’ KABOCH. Ce travail représentait pour moi le seul et unique moyen de me raccrocher à un semblant de mon ancienne tâche, celle de scribe et de trésorier pour le Prince marchand GianLucas Castello et ainsi de garder espoir quant à ma délivrance prochaine…..
Connaître l’orque c’est connaître ses forces et ses faiblesses pour pouvoir l’annihiler !!!!
La hiérarchie chez les Peaux-Vertes.
Aujourd’hui, j’ai été le témoin d’une scène qui, si elle fut une surprise la première fois, est devenue fait courant par la suite. Ainsi, alors que je suais sang et eau à manier une lourde pioche pour extraire quelques minerais, deux orques massifs à la peau plus sombre que leurs congénères se sont empoignés, sans réelle raison, dans un combat qui ne devait connaître qu’un seul vainqueur. Dès que la rixe éclata, un attroupement vociférant de peaux-vertes de toutes sortes et de toutes tailles vint entourer les deux protagonistes.
La lutte s’avéra d’une violence inouïe et après de nombreux échanges et de coups portés avec cette arme aussi grosse que mal forgée qu’ils nomment, à juste titre Ki’Koup’, un des orques plia un genou à terre…. Alors que le second combattant était sur le point d’occire son rival pour ainsi asseoir sa supériorité et devenir un « BOSS », un événement que, ni l’un ni l’autre ne prévoyaient, leur tomba dessus (et c’est un doux euphémisme !!) sous la forme impressionnante du Seigneur de Guerre orque noir, HUMUNGUS le Torturé.
Je ne pensais pas alors qu’une telle créature ne puisse jamais exister ! Campé sur ses deux pieds ... fourchus, dominant la scène d’une bonne tête et demie, le monstre pivota sur lui-même en une extraordinaire torsion pour projeter avec force et vigueur tout le poids de sa vouge à deux mains qui décrivit un arc mortel vers les deux orques déjà engagés. Dans un silence absolu, les têtes des guerriers se dessoudèrent de leurs corps pour venir s’échouer sur le sol détrempé par le sang giclant des plaies béantes.
Ce massacre, bien que signifiant la perte de deux bons guerriers, fut accueilli par de vives acclamations et moult grognements incompréhensibles. C’est à ce moment précis que le regard du puissant chef de guerre rencontra le mien. Il ne m’a fallu qu’un bref instant pour percevoir toute la sauvagerie, la bestialité de cet être mais également une infinie tristesse causée non pas par la mort de ses semblables mais par quelque chose de plus profond, de plus insidieux qui semble le ronger de l’intérieur pour le rendre encore plus dangereux... Hum...
Un fort coup de botte ferrée assorti d’un coup cinglant de fouet me fit sortir de ma torpeur et reprendre mon dur labeur.
Les jours passèrent, laissant la place aux semaines puis aux mois...
Tout comme l’armée Impériale, Sigmar la bénisse, il existe toute une chaîne de commandement (ou devrais-je parler de chaîne alimentaire ?) chez les peaux-vertes pour laquelle la taille et la force brute jouent un rôle prédominant. Tout en haut de cette organisation, on trouve l’inévitable seigneur Humungus. Aussi puissant soit-il, diriger une telle horde seul est impossible. Aussi, chaque tribu composant la Waaagh ! (appellation donnée à l’impulsion meurtrière de la horde toute entière générant une envie subite de tout réduire à sa plus simple expression) possède-t-elle un grand chef lui-même secondé par ses sbires.
Le Retour Triomphal.
Les chefs de chaque tribu qui compose la horde attache une attention toute particulière à leur apparence. Evidemment, pas de la façon dont l’envisagerait un elfe (on ne se moque pas !) ... Un chef peau-verte, en plus d’une carrure hors norme et d’un visage arborant une expression menaçante, se doit de se distinguer de ses troupes par son équipement et son éventuelle monture.
Ainsi en est-il d’Humungus qui arbore, avec fierté, les plus beaux objets magiques de sa tribu (dont certains proviennent de ma cargaison !) et ainsi en est-il de SHAGRAG, grand chef de la tribu des ZUR GHUT’, les « Nez Brisés » en occidental.
J’ai eu l’occasion de le contempler et j’en tremble encore rien qu’en y repensant. Il revenait victorieux d’un raid sur une colonie naine environnante, Karak Drom il me semble. Il paradait sur un énorme sanglier musculeux (seule monture capable d’accepter sur son dos une créature plus sauvage qu’elle) entouré de ses Boy’z, parodie abjecte des défilés militaires de l’Empire. Il brandissait une énorme lance encore rougie du sang de ses ennemis. Son armure le recouvrait presque totalement et malgré son aspect rustique et cabossé, elle a du lui sauver la vie à plusieurs reprises. Luisant d’une lueur maléfique, porté à son bras gauche, un bouclier était là annonçant, de la manière la plus horrible qui soit, son statut. En effet le bois était recouvert de la peau tannée et rapiécée d’un nain dont la tête, encore sanguinolente, pendait mollement sur les coutures.
A la suite de la bande, le spectacle dont je fus témoin m’attrista : des nains couverts de chaînes [spéciale dédicace pour Thierry !] avançaient péniblement en une longue file, le regard éteint, conscients du terrible sort qui les attendait.
Les orques haïssent les nains plus que tout et surtout cette tribu-ci : BISE-BILLE, le second de Shagrag, m’a fait comprendre un jour la terrible humiliation qu’ils avaient endurée lui et les siens lors d’une incursion naine. Chaque prisonnier sera torturé, humilié pour ensuite être massacré même si certains, notamment les plus jeunes, seront réduits en esclavage et sollicités pour leur talent inné de forgeron.
Les prisonniers humains connaissent un sort différent et parfois les orques se contentent que ces derniers travaillent pour eux dans leurs métiers d’origine. Il en va ainsi pour les civils. Quant aux militaires, ils sont exécutés la plupart du temps ou bien ils serviront d’adversaires pour les entraînements des troupes peaux-vertes et au pire ils serviront de pâtures aux diverses créatures rejoignant la horde comme les géants (voir plus loin), les trolls, les sangliers ou les loups et parfois même les snotlings, nourris avec les restes !!
Lors de ma capture, j’eus le plus grand mal à expliquer ma fonction à mes agresseurs et je ne dois mon salut qu’à l’intervention d’un vieil orque, GRO’SACHEM, s’appuyant sur un bâton orné de glyphes qui devait être chamane. Je ne sais pas pourquoi, mais je semblais l’intéresser et après un bref séjour (selon les critères orques !!) à la mine de fer, je fus rattaché à son service.
Une tribu de petite taille.
Même s’ils cohabitent, orques et gobelins n’obéissent pas aux mêmes règles. Le plus souvent, un orque perdant toute autorité perd sa tête également alors qu’un gobelin démis de ses fonctions par ses pairs se verra rétrograder comme simple gars (ou comme ballon de BloodBowl !), comble de la honte et source de moqueries incessantes !! Ce fut le cas de GROTESK, grand chef gobelin qui a chu lamentablement pour regrimper les échelons et redevenir quelqu’un. Mais pour ne pas oublier sa déchéance le quolibet « Gro’Naze » lui a été attribué à vie, surnom qui colle très bien à son physique désavantageux !!
Les gobelins sont d’une taille moindre et s’effacent devant leurs grands cousins. Jamais un orque ne se laisserait commander par une de ces créatures malingres et piaillardes ! Toutefois, d’après les dires de guerriers nains rencontrés en Tilée, il existerait, dans les Montagnes du Bord du Monde, une ancienne cité naine sous contrôle d’un grand chef gobelin ayant sous ses ordres des orques mais je n’ai pas pu vérifier ces informations.
En ce qui concerne la tribu des BAN’GHAL’, les « Lions des Steppes », c’est GROBBO le malicieux qui commande. Monté sur son loup de combat, armé de sa hache et équipé de son armure et d’un de MES talismans, il est capable de vaincre n’importe quel adversaire (exceptés les boss ou les big boss !!). Chez les gobelins la force brute passe au deuxième plan. Ils préfèrent un système basé sur des ententes et autres machinations perverses visant à se débarrasser d’un rival. Malgré leur taille plus modeste, ces créatures de deux atouts majeurs : une sorte d’intelligence malsaine et le fait qu’ils soient très nombreux. Grobbo est passé maître dans cet art, d’où son surnom....
Ainsi, les gobelins commercent-ils entre eux et à ce jeu-là, même les nobles marchands de Tilée seraient outrés des techniques utilisées. Ces peaux-vertes ne respectent décidément rien ni personne ....
Les chamanes.
Je comprends mieux pourquoi Gro’Sachem m’a voulu à son service. Les chamanes font partie de l’élite du clan. Ce sont des personnages influents qui sont craints par ses semblables à cause de leurs aptitudes à capter les vents de magie.
La magie orque est l’exact reflet de leur personnalité : agressive et imprévisible. Elle se conduit comme un animal sauvage que le sorcier doit dompter, manquant à chaque occasion d’être détruit par cette énergie brute. Les chamanes sont isolés de leurs congénères à cause de leurs pouvoirs qui les rendent si dangereux et incontrôlables. Mais cela ne semble pas les gêner outre mesure... Je me rappelle l’incident que connut KEZAKO, un très grand chamane parmi les siens. Alors que sa tribu des Lances Brisées combattait un ennemi plus puissant, Kezako décida d’employer un des sorts les plus puissants de la magie orque capable de transformer l’énergie parcourant le champ de bataille en une manifestation physique et brutale du Dieu de la Guerre orque, le Pied de Gork. Malheureusement pour les vingt gobelins des forêts infortunés, le pied se posa sur eux transformant tout la bande en une véritable galette ! Quel souvenir ! Ce fut immédiat. Kezako passa du statut de Grand Chamane à celui de Petit Chamane en perdant de la puissance et du pouvoir....
Pour en revenir à Gro’Sachem, il fit appel à moi pour le servir dans ses travaux. Je suppose que ce choix était dû en partie à l’incompétence des gobelins à son service mais je savais qu’il était aussi curieux des connaissances qu’il pourrait me soutirer. Je ne me faisais pas trop d’illusions quant à la valeur que je représentais à ses yeux car il était évident qu’au moindre écart de ma part, on me jettera en pâture aux squiggs. Néanmoins, j’étais satisfait de cette tâche qui m’évitait le pénible travail de la mine. J’étais alors chargé d’aller d’une tribu à l’autre, d’un Chamane à un autre pour quérir, échanger, troquer les ingrédients nécessaires aux décoctions de Gro’Sachem.
Je me rappelle avoir échangé tout un sac de champignons bizarroïdes contre une pinte de sang de troll qui, j’imagine, a du coûter la vie à de nombreux dresseurs gobelins ! Mon affaire devait se conclure avec les deux chamanes jumeaux de la tribu des GOK OUROK’S, les « Faces Cramoisies » (tribu d’orques sauvages peu en clin aux échanges sociaux et amicaux), GRYN-PYS et GRYN-WYTCH.
Avec le temps, je finis par comprendre leur langage et j’arrivais à communiquer, même si ma voix ne pouvait pas reproduire les tonalités les plus graves. Gro’Sachem fut étonné lors de mes premières tentatives de dialogues. A partir de ce jour il fit attention à moi et me confia des tâches plus intéressantes. C’est de cette façon que je pus me procurer de quoi écrire : une plume d’oie sauvage, de la peau de bête (ou de nain !) tannée en guise de papier et un flacon d’encre, seule affaire rescapée lors de ma capture !!
La femelle et le jeune orque ?
Ma captivité chez les orques m’a permis de répondre à une question fondamentale qui a suscité un grand nombre de débats parmi les spécialistes : existe-t-il des femelles orques ? Contrairement aux idées reçues, la réponse est affirmative. Les femelles orques existent bel et bien et elles occupent une place importante dans leur société. Néanmoins, il est assez compréhensible que la question soit restée si longtemps sans réponse tant il est parfois difficile pour nous, humains, de distinguer un mâle d’une femelle orque. Surtout durant les violents combats qui ont lieu sur un champ de bataille. Il me vient d’ailleurs à l’esprit ma première rencontre avec Humungus. Il était alors accompagné d’un orque d’une corpulence et d’une musculature telles qu’un stégadon hésiterait avant de le charger tant il aurait peur de se faire mal en heurtant le mur vivant !! J’étais ignorant alors et ce que je prenais pour un garde du corps était en fait la femelle actuelle du seigneur de guerre. Elle s’appelait Boom Boom Gro’Lolo quoique que l’on puisse aisément confondre poitrine et pectoraux dans ce cas précis !!!
Certes, pour certains, cela peut sembler aberrant mais je tiens à leur préciser que d’autres races tels que les elfes sont coutumiers du fait même si, et de ça je n’en doute point, les guerrières elfes sont plus facilement reconnaissables !