Les Terres de la désolation
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Les Terres de la désolation

Que le plus puissant soit le Maître des Terres
 
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 L'armée de Regnak, Comte de Bronze, etc...

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Dragan le Scribe
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Dragan le Scribe


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MessageSujet: L'armée de Regnak, Comte de Bronze, etc...   L'armée de Regnak, Comte de Bronze, etc... EmptyVen 19 Aoû - 21:06

L’armée de Regnak, comte de Bronze, protecteur d’Altdorf, cité imprenable, comte du Reikland, et Souverain du Saint Empire de Sigmar.

C’est le comte du Reikland, et l’Empereur.
Agé de 41 ans, c’est un homme bon, aimé de son peuple. Cependant, dans les domaines militaire et politique, son point de vue est contesté. Longtemps, il a cherché à établir des liens économiques étroits avec les terres alentour, dans un but de fortifier la paix fragile que son père, pacifique comme lui, a réussi à installer. Ses troupes lui vouent une fidélité absolue : que ce soit la Reiksguard montée, ou à pied (les Immortels Joueur d’Epée), les troupes régulières (les Epeistes d’Altdorf) et même les miliciens.
Pourtant, certains hommes haut placés cherchent à lui barrer la route, ressassant sans cesse les exploits de ses illustres ancêtres : Bardan, le tueur à la hache qui a fait de petites terres isolées l’immense empire qui est aujourd’hui à sa disposition, sans qu’il ait eu à se battre pour le gagner. Ou encore Hogun, l’Entailleur, qui a repoussé avec ses derniers Immortels (régiment qu’il avait crée), les assauts répétés de Skaven durant plusieurs mois.
Et ces tentatives de déstabilisation commencent aujourd’hui à aller plus loin que de simples remarques cinglantes lachement sifflées. Un conseil s’est réuni.

Le fils du grand maitre de l’Ordre de l’Etendard Noir, Dakeras, poussé par la malveillance de son père, a convaicu plusieurs hommes puissants de l’importance d’acquérir de nouvelles terres et d’investir militairement, avec des promesses d’enrichissements indispensables à l’Empire. Alléchés à l’idée de se remplir les poches, un groupe de politiciens a fait pression sur le comte pour l’obliger à lever une armée indépendante destinée à avancer dans les terres voisines et conquérir ce qu’il est possible de faire. Le comte, par peur d’une guerre civile, a accédé à cette requête. Il a crée 3 garnisons, chacune ayant une mission militaire précise.




Persos majeurs
Elicas, fils du Comte
Il aime son père, et suit ses idées politiques. Son courroux envers Dakeras est grandissant, à mesure que la tension entre leurs pères s’agrandit.
C’est un homme d’honneur, agile au combat et un grand meneur d’hommes malgré son jeune âge, prêt à mourrir pour le Reikland et Sigmar.



Dakeras, capitaine
Il est fier et arrogant. Il veut apporter à son père la gloire, car il estime qu’il mériterait mille fois le trône, comparé à cet incapable d’Empereur. C’est un guerrier puissant et remarquable qui sème la mort autour de lui. Il n’a pas besoin de discours emflammés pour motiver ses troupes. Sa seule présence décuple la rage de ses soldats. Chacun de ses régiments portent un nom (les cavaliers noirs, les têtes de loup…) et il entend bien faire de son armée une légende, même s’il lui faut pour cela outrepasser les droits que lui accordent l’Empereur.
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Regnak
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MessageSujet: Re: L'armée de Regnak, Comte de Bronze, etc...   L'armée de Regnak, Comte de Bronze, etc... EmptySam 20 Aoû - 13:17

Le secret de Dakeras

Dakeras sentit les premières lueurs du jour pénétrer dans sa chambre. Comme chaque matin, la tiédeur de l’aube s’accompagnait d’une vive brûlure à l’épaule… et les cris qui venaient avec. Des râles, des grognements, et puis des cris stridents, à fendre le cœur le plus dur, et puis de nouveau des râles, et enfin le silence, plus douloureux encore que le reste.
Comme chaque matin, il se dirigeait vers sa lance, serrait le manche, et fermait les yeux… Ce jour viendrait. Il entendait les hennissements des chevaux nerveux, il sentait le vent qui faisait virevolter les étendards… le son des cors, les sabots qui piétinent la plaine, la peur dans les yeux de l’ennemi, une vengeance enfin accomplie…

Il avait réussi la première partie du plan. Réunir le conseil n’était pas une chose facile, même avec le puissant appui de son père. Convaincre ces misérables de lever une armée s’était par contre révéler plus facile que prévu. Leur cupidité était telle qu’ils se jetteraient nus sur un troll, pour peu que quelques couronnes d’or s’étendent à ses pieds… Ou du moins enverraient-ils leurs enfants les chercher. Son père avait toute sa confiance. Il lui rapporterait la gloire que sa famille avait perdue au fil des années.
Jadis, la famille dirigeant l’Ordre de l’Etendard Noir – c’était le seul ordre où la passation de pouvoir suivait la descendance, comme pour l’Empereur – était très proche de la famille impériale. Les plus grands exploits militaires avaient été accomplis main dans la main par les héros des 2 lignées. On raconte que l’Empereur Borric, voyant son armée réduite à néant par les charges répétées de guerriers du chaos, s’était subitement élancé aux premières lignes du combat. Voyant cela, son plus fidèle ami, Rehoryn, alors grand maitre de l’Ordre avait volé à son secours. Les 2 hommes, dos à dos, semaient la mort autour d’eux. Emus par la bravoure de leur maître, les joueurs d’épée d’une part, et les cavaliers de Rehoryn d’autre part, réalisèrent une contre charge incroyable, repoussant l’ennemi pourtant bien plus nombreux.
Cette fraternité avait longtemps perduré, et bien que l’Ordre avait toujours manifesté son intention de rester indépendante, elle continuait de servir l’Empereur dès que le besoin s’en faisait sentir.
Mais les temps changeaient. Des grands maîtres de plus en plus avides de pouvoir s’étaient succédés au sein de l’Ordre, tandis que la volonté de conquête s’était amenuisée au sein de la famille impériale, depuis le grand Bardan.

Dakeras avait été ainsi éduqué. L’Empire n’était plus ce qu’il était. La famille impériale n’était plus digne de ses ancêtres et seul l’Etendard parmi les grands ordres encore existant avait conservé son prestige militaire d’antan. Même la Reiksguard n’était plus qu’une pâle copie de ce qu’elle avait été.
Aujourd’hui, il partait en guerre. Pour accomplir le rêve de son père, et celui de son père avant lui. Pour prouver au monde que le sang ne faisait pas tout. Que si l’Etendard Noir n’aurait jamais la couronne, il aurait la Légende.

Du haut de sa tour, les yeux rivés à la fenêtre, Dakeras regardait ses hommes se préparer. L’aube venait à peine de poindre. Certain scellaient leur monture, d’autres aiguisaient leur épée. Mais sur aucun visage ne se lisait la peur. Tous étaient fiers de suivre leur général. Que ce soit le grand maitre ou son fils, peu leur importait. Ils servaient l’Etendard Noir, et rien n’était plus important ni plus prestigieux au monde. Il y avait des vétérans, qui devaient quitter leur famille. Il y avait des jeunes que les mères et les sœurs pleuraient. Mais il y avait surtout des soldats, plein d’honneur et de fierté, prêts à accomplir ce qu’on leur demandait.
Dakeras n’était pas aussi insensible à cela qu’il ne le laissait paraître. Ses hommes ne lui demandaient pas de remerciements. Ils le savaient dur mais se battraient jusqu’à la mort pour lui. De son côté, il ne leur manquait jamais de respect. Il avait sauvé la vie de plus d’un d’entre eux, au milieu d’une bataille. C’était une sorte de pacte tacite. Aucun mot, aucun regard. Une poignée de main invisible, quelque soit le rang ou le sang.
Et c’était ce qui rendait cette armée si forte. Certes il n’y avait jusqu’alors jamais eu de vraies guerres comme il en aurait bientôt. Mais chaque fois, l’armée revenait victorieuse, et presque intacte. Dakeras était en train de bâtir sa légende, il en était sûr.

Pourtant, cette volonté militaire, bien qu’elle fût sincère, ne représentait pas tout pour lui. Il essayait de se persuader que ce n’était que la seule raison de ses actes, pour mieux persuader son entourage. Mais au fond de lui, il savait.

Ces cauchemars incessants, ces voix dans sa tête, cette soif insatiable… une force plus interne contrôlait ses émotions et ses pensées. Personne n’était au courant, pas même son père aussi proche de lui soit-il.

Le grand maître avait pris toutes les précautions possibles. Parfois, il lui arrivait d’y repenser. Et de se dire… « mais si … ? ». Et aussitôt, il détournait son esprit de ces mauvaises pensées. Ce n’était pas possible. Il s’en serait rendu compte.
Dakeras n’avait rien dit, au début par peur qu’on lui en veule car il se sentait responsable. Il avait ensuite grandi avec, et maintenant c’était une force alliée, qui faisait parti de lui. Il se demandait les conséquences futures que cela aurait, mais il préférait garder ça secret.

Il ferma les yeux une nouvelle fois. Il ne voulait pas mais quelque chose l’y poussait. Les souvenirs étaient très flous, peut-être même inventés au fur et à mesure des années. Les cris, ils les savaient par contre très proches de la réalité. Il les voyait, il voyait sa mère. Leurs armes grossières, leur langage… des grognements. Ils étaient bien une vingtaine. Ils cherchaient son père. Mais il était parti sur ordre de l’Empereur chercher l’aide des villages voisins, en prévision d’une attaque imminente d’Orques. Ce maudit empereur. Toujours un temps de retard. Les orques avaient envahi la ville alors que l’on réfléchissait encore aux préparatifs des défenses. Dakeras étouffa un juron. Comment cet incapable pouvait être à la tête d’une armée ? Il maitrisa son accès de colère. Personne ne devait savoir qu’il se souvenait.
Peu de temps après le drame, Dakeras était devenu un garçon violent, incapable de contrôler ses émotions. La moindre plaisanterie ou le fait que ses amis parlent de leur mère suffisaient à le pousser dans des transes effrayantes. Le jour où il avait failli tuer un de ses camarades, son père avait decidé de faire appel aux plus grands sorciers pour effacer de sa mémoire le drame.
Et il avait réussi. Dakeras avait repris une existence normale. On lui avait menti au sujet de sa mère, et tout était rentré dans l’ordre.

Pendant quelques temps du moins. Car il était arrivé ce jour là une chose très mystérieuse. Au moment où l’épée de l’orque avait pénétré le corps de sa mère, Dakeras avait ressenti une vive douleur à l’épaule. Au fur à mesure des mois et des années, la blessure revint, de plus en plus fréquemment. Et avec elle les souvenirs sont réapparus. Flous d’abord, puis de plus en plus précis. Mais il n’en dit pas un mot. Il s’entraîna à l’art de la guerre : il appris à se battre et à diriger des hommes mieux que quiconque. Aujourd’hui il était prêt. L’heure était venue de remplir le serment qu’il avait fait. Au nom de l’Etendard, et au souvenir de sa mère… vengeance.
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Regnak
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MessageSujet: Re: suite   L'armée de Regnak, Comte de Bronze, etc... EmptyLun 22 Aoû - 22:22

A la croisée des chemins


Elicas fit une entrée silencieuse. Il ne s’interessait que vaguement à ces réunions de riches pédants qui ne connaissaient rien à la guerre. Son père l’obligeait pourtant à être à ses côtés le plus souvent possible, pour qu’il apprenne les ficelles du difficile métier d’Empereur. Mais Elicas avait déjà tout compris. Il n’y avait aucune finesse à cela. L’argent était le seul maître. Plus fort que son père, plus puissant que Sigmar. Quel intérêt y avait-il à ce conseil ?
Réunir les tous puissants de cet empire était très difficile. Mais s’ils s’étaient déplacés, s’ils avaient accepté le déséquilibre du calendrier politique – ce qu’ils détestaient au plus haut point – alors tout était déjà joué. Dakeras et son sournoi de père avaient déjà tout manigancé. Ils ne faisent que répéter une mise en scène apprise par cœur, et déjà donné à chacun des différents membres du conseil, avec quelques couronnes pour convaincre certains, ou quelques menaces de mort pour motiver les autres. Il ne s’agissait plus que d’officialiser la nouvelle.

La guerre… Elicas ne la craignait pas, pas plus que la mort au combat, car c’est là seulement qu’elle était acceptable. Mais on ne se battait pas pour rien. L’honneur, la fierté de défendre ses terres… Altdorf, la cité imprenable. Son étendard flottait si haut dans le vent, qu’elle rayonnait sur tout l’Empire. Son père, Regnak, avait connu un règne facile comme beaucoup de mauvaises langues se plaisaient à dire. Pourtant, il avait fortifié les paix avec les terres alentours, notamment la Bretonnie –frontière où beaucoup de sang (oui Thierry, mon sang…) avait coulé ces dernières décennies. Il avait également assuré la prospérité du Reikland, et d’Altdorf, plus que jamais cité souveraine du Saint Empire…
Mais cela ne calmait pas la soif de sang, ou d’argent… Il en fallait toujours plus.

Quelques regards se posèrent sur lui. La voix du grand maître de l’Ordre de l’Etendard Noir résonnait dans les hauteurs de la pièce principale du palais. En haut, sur leur chaise en or, dans les balcons qui leur étaient réservés, les nobles, les prêtres, les Archilecteurs, tous semblaient boire les paroles démagogistes du grand stratège. Seul le grand Théogoniste gardait son air distant habituel.
Le fier trône de l’Empereur était sous l’ombre du puissant maître, qui parlait avec une voix tonitruante et des gestes convaincants. Devant lui, la plupart des capitaines buvaient également ce discours grandiloquent.

Elicas s’assit sur un des sièges, l’esprit fermé à cet endoctrinement. Il aurait pu terminer chacune des phrases du grand maître. Tout ça lui semblait si pathétique. Il jeta un coup d’œil autour de lui, observant le grand luxe du palais. Partout où le regard se posait, on pouvait voir le rouge et le bleu de la maison impériale. Des blasons et des armes étaient ingénieusement placés pour vanter sans cesse la gloire de la famille de l’Empereur. Derrière les nobles s’étendaient des tapisseries et des tableaux contant les exploits des illustres ancêtres d’Elicas. Des scènes de guerre légendaire, des actes de bravoures, des hommes de courage… Un seul d’entre eux avait-il été motivé par la cupidité, l’avarice et la mesquinerie ? Il ne voulait y croire. Derrière les pilliers se trouvaient des statues des anciens rois, le visage levé vers le plafond. La voûte surplombant le palais semblait s’élever dans le ciel pour toucher les étoiles. En haut, des gravures représentaient les dieux, et tout au sommet, Sigmar le tout-puissant, son glorieux marteau à la main… Comment entendait-il ces mascarades ? Comment jugeait-il ses serviteurs, ceux à qui il avait généreusement tout légué ? Pourrait-on encore demander sa clémence ?

La voix de son père le tira de sa rêverie. Même s’il savait la partie perdue, son père défendrait sa position autant que possible. Mais, bien qu’étant l’Empereur, s’opposer au grand-maître de l’Etendard Noir, et tous les nobles qu’il avait avec lui, c’était se heurter à une guerre civile. C’était précisément ce que cherchait le père de Dakeras. Il savait qu’une grande partie de l’armée n’hésiterait pas à se retourner contre l’Empereur. Par choix, ou par peur. Et ce n’était pas la milice, aussi dévouée soit-elle, qui lui faisait peur.
Le grand maitre aurait la guerre qu’il voulait, que ce soit contre l’Empereur, ou contre des ennemis alentours. Regnak n’avait plus le choix.

C’était autour de Dakeras de développer son argumentation. Elicas le haissait, depuis toujours lui semblait-il. Et notamment le jour où il avait tenté de tuer son meilleur ami, alors qu’ils n’étaient que des enfants. Dakeras avait toujours était sombre. Sa discrétion était sournoiserie. Elicas avait toujours dit qu’il cachait quelque chose. Et avec l’animosité qui avait grandi entre leur père, la haine mutuelle que se portaient les jeunes capitaines était devenue telle qu’ils ne restaient jamais dans la même pièce.

Les 3 coups de marteau étaient tombés. Le cor avait retenti. L’Empereur allait annoncer sa décision de façon imminente. Elicas se leva, profitant que tous les regards fussent posés sur son père. Il quitta la salle aussi discrètement qu’il était arrivé. Il scella son cheval, et galopa vers la colline. Il huma l’odeur des feuilles mortes, écouta le silence de la nature automnale. Cette terre qu’il aimait tant lui donnerait la force. Il se retourna. Au loin il distinguait le palais. A ses pieds, des hommes s’affairaient dans tous les sens. Des messagers scellaient leurs montures, des capitaines criaient des ordres. Elicas fit le vide dans son esprit.
Dans quelques jours, il chevaucherait vers des terres inconnues. Dans quelques jours, il chevaucherait vers la guerre.
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Regnak
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MessageSujet: Re: L'armée de Regnak, Comte de Bronze, etc...   L'armée de Regnak, Comte de Bronze, etc... EmptyVen 9 Sep - 22:04

La légende est en marche

Elessar leva la tête. Ses yeux voyaient plus loin que tous, dans cette nuit ténébreuse.
Devant lui, la plaine était encore verte malgré les premiers jours de l’automne. Au pied de la colline, des mouvements imperceptibles de frêles individus. Des elfes, pour sûr.
Il fit un geste du bras qui arrêta les centaines de soldats derrière lui en un instant. Plus aucun bruit, même le plus faible murmure ne se fit entendre. Puis le pas feutré d’un soldat au trot.

Dakeyras s’était placé au côté de son ami. En Elessar, il avait une confiance infinie. L’homme était moins puissant que son général. Mais son agilité et sa perception du combat en faisait un guerrier hors pair.
« Qu’y a-t-il ? » demanda Dakeyras.
Au contraire de son empereur utopique, Dakeyras savait que ces terres ne seraient pas inhabitées. Il avait été surpris de pouvoir avancer sans résistance à son arrivée sur l’île. Mais tôt ou tard se présenteraient des ennemis. Tous ceux qui s’opposeraient à son passage seraient reconnus comme tel. Et il n’attendrait pas la permission pour continuer son chemin.

« Des elfes Monseigneur. En assez grand nombre je présume. Il sera difficile de les éviter.
- Nous ne les éviterons pas. Va chercher Delnar et Arthas et informe les. Qu’ils disent aux hommes de se préparer à se battre et qu’ils me rejoignent ensuite. Ce soir, on ne lèvera pas de camp. A l’aube, nous tuerons. »

Il avait dit cela sans réjouissance machiavélique. Mais il savait pourquoi il était là. C’était le début logique d’une suite d’événements qui s’enchaineraient comme il le souhaiterait.
Il lança son cheval au galop vers les guerriers de l’Etendard Noir. Demain, la légende serait en marche.
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Regnak
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MessageSujet: Re: L'armée de Regnak, Comte de Bronze, etc...   L'armée de Regnak, Comte de Bronze, etc... EmptySam 12 Nov - 13:03

La prophétie

Sa cicatrice lui fit émettre un juron étouffé. L’air frais qui calmait les bêtes et revigorait les hommes fatigués n’empêchait pas la brûlure de s’emparer de son bras.
Dakeyras se releva péniblement. Il jeta un coup d’œil vers les gardes, qui étaient toujours à l’affût. Sans faire de bruit, il s’éloigna dans la direction opposée, vers la rivière qui coulait non loin.

Au bord du calme cours d’eau, il planta son épée sur le sol et s’agenouilla. Il ferma les yeux pour sentir l’air frais balayer son visage. En silence, il adressa quelques obscures prières à sa déesse, Myrmidia.

Myrmidia avait toujours été vénérée par les illustres guerriers de l’Ordre de l’Etendard Noir. Chaque chevalier de l’Ordre portait le pendentif du symbole de la déesse : une lance, derrière un bouclier, portant les armoiries de la famille de Dakeyras bien sûr. L’Ordre avait toujours prétendu qu’il agissait pour Myrmidia, et qu’en retour, celle-ci ne protégeait qu’eux.
Car eux seuls connaissaient l’art et la science de la guerre. Loin de la fureur aveugle et barbare des guerriers d’Ulric, les soldats de l’Ordre aspiraient à une haute discipline. La précision au service de la force, l’intelligence au service de la puissance. Les généraux devaient être aussi brillants dans l’élaboration de leur plan que dans celle de leurs coups.
Et c’est pour ces qualités que Dakeyras serait suivi jusque dans la mort.

A mesure qu’il prononçait sa prière, Dakeyras sentit une chaleur s’emparer de son corps, tandis que toute douleur le quittait. L’apaisement intérieur qu’il avait vainement cherché pendant des mois le gagnait enfin. Soudain, il perçut un bruit. Devant lui, un corbeau, à peine sorti des arbres, prit la forme d’un vieillard. Les traits tirés, le corps recouvert d’une robe noire et d’un capuchon qui cachait jusqu’à son regard, un bâton à la main, le prêtre s’avança. Même s’il en avait jamais vu un user de magie comme celui-ci, Dakeyras le reconnut immédiatement. Un clerc de Morr, père de Myrmidia, et Dieu de la Mort…



Avant qu’il ne put prononcer le moindre mot, Dakeyras l’entendit grogner d’une voie caverneuse : « Tu demandas la paix à la Déesse de la Guerre, et celle-ci t’entendit. Mais le mal qui t’a atteint, n’est plus de son ressort. Elle quémanda son Père, notre Dieu vénéré.
Ton destin est unique et assez incroyable pour que le puissant Morr prît le temps d’écouter ce que les étoiles voudraient bien lui dire… »
Il marqua un temps, ce qui permit à Dakeyras d’imprégner ce qu’il attendait. Toujours sur le choc de cette incroyable magie et de la puissance des révélations qui sortaient de la bouche du prête, il n’esquissa pas un mouvement.
« Ecoute le message de Morr noble guerrier, écoute ce que la plainte du vent hurle aux montagnes, écoute ce que les poussières d’étoile ont dit au Maître de la Mort :
Celui qui a ouvert la plaie ne le fit pas sans besoin, et il ne la refermera pas sans raison… mais cet acte n’était pas sans risque. Sans qu’il le sache, le venin a coulé sur la lame, et le Destin l’attend… »
Sa voie était mystique et terrifiante… le silence qui suivit fut ténébreux.
Quand il se ressaisit enfin, Dakeyras s’écria : « Mais de qui me parles-tu Prêtre ? Et quel est… »

Il était trop tard. Par une brève incantation, le sorcier repris son apparence animale. Une faible lueur jaillit, et un bruit d’aile se fondit dans le murmure de la forêt nocturne.
Dakeyras se rassit et ne put retenir un frisson. Il était trop croyant pour prendre à la légère les propos de ce puissant mage. Il ferma les yeux et essaya de faire le vide dans son esprit tourmenté. Les mots du prêtre résonnaient en lui… il commençait à comprendre…
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